Julien Teyssandier propose une errance duale dans une ville à la Calvino. Les fêtes, ombres et fantômes de l’univers de l’Italien se transforment en obscure clarté vu les deux personnages centraux : un médecin légiste peu en phase avec la vie et une étudiante qui ne l’est guère plus — ses études en cinéma la portent davantage vers le songe que le réel.
Ils vont tenter de fuir pour atteindre des matins plus ou moins mystiques qui ramèneraient moins au jour qu’à “une faveur de dieu” au moment où le héros est rappelé “à l’odeur de javel et du formol vaporisé au moment de la désinfection des corps.“
Au moment où le scalpel sonde la viande humaine.
Vivre revient à entrer dans l’absence même si le couple tente d’entrer à deux dans la vie au sein d’un exode.
L’amour s’y voudrait libre jusqu’à offrir une grâce douloureuse aux douloureux pétris d’ombres.
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jean-paul gavard-perret
Julien Teyssandier, Ceux qui voudraient fuir, éditions Nouvelle Marge, mai 2021 — 13,00 €.