Michel Bourçon, Passe aux cerfs dans la brume

Un grand besoin d’ouverture

Michel Bour­çon ne peut se faire à l’idée d’être enserré dans sa propre enve­loppe.
Il s’y trouve à l’étroit “alors que la lumière inonde le monde”; mais de plus “tout ce que nous voyons s’engouffre dans notre obs­cu­rité” si bien que  sou­vent — faute de mieux — un passé semble nous satisfaire.

Pour autant, nous avan­çons car telle est la loi humaine. Ce qui ne nous empêche pas de trim­ba­ler un lourd far­deau tout au long de notre tra­ver­sée.
Mais ainsi va la vie au sein d’un monde qui jette autour de notre tête ses “brisants”.

Le fleuve ou la mer n’est pas for­cé­ment tran­quille, il ou elle porte des ombres : elles viennent se dépo­ser dans ce livre.
Chaque page est à la fois dépôts, dépo­si­tions mais aussi appel au dur désir de durer jusqu’à ce que notre enve­loppe soit vide.

Mais avant cette fin et même en l’épuisement - même si notre incons­cient, éter­nel traître, — ne donne pas de clé —  il s’agit de pous­ser le pré­sent, faire face au passé là devant toute inter­ro­ga­tion afin qu’un futur se dresse avant que la dépos­ses­sion de soi n’ait lieu. Qu’importe nos sous­trac­tions, l’illusion d’un pos­sible doit nous ser­vir de levier.

jean-paul gavard-perret

Michel Bour­çon, Passe aux cerfs dans la brume, Chris­tophe Cho­mant édi­teur, Rouen, 2020, 138 p. — 19,00 €.

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