Véronique L’Hoste fera preuve, pour cause de portraits étranges et pour certains spectateurs, d’un esprit déjanté. De fait, adepte des métamorphoses intempestives, elle pose par ses photos la question du corps et de l’identité. Les ressources du médium et l’auto-représentation engagée par l’artiste permettent de pratiquer une dérive de l’image-miroir. Tout en s’intégrant dans le réel, la plasticienne le fait trembler en canulars optiques afin d’offrir une nouvelle vision anthropocène.
Jaillit une suite de portraits parallèles et partiellement chosifiés pour créer une nouvelle opportunité pour l’obscène. Mais il est ici d’un genre particulier. L’humour en est le sel. D’où la question implicite que posent de telles figurations : et si les personnages que nous croyons être n’existaient pas réellement ?
“Véronique L’Hoste,
“Addictions et Food faces”. Exposition, Addictions, Corridor Elephant, Paris”.
Copyright Véronique L’Hoste, Food Faces.
Entretien :
Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
Scarlett qui me ronronne à l’oreille.
Que sont devenus vos rêves d’enfant ?
Oubliés.
A quoi avez-vous renoncé ?
A manger du poulpe.
D’où venez-vous ?
D’ici et d’ailleurs. L’important c’est là où je vais.
Qu’avez-vous reçu en « héritage » ?
L’envie de fabriquer.
Qu’avez vous dû abandonner pour votre travail ?
La routine.
Un petit plaisir — quotidien ou non ?
Non.
Qu’est-ce qui vous distingue des autres photographes ?
A vous de me le dire.
Comment définiriez vous votre approche de l’autoportrait ?
Etrange, surréaliste et parfois dérangeant.
Quelle fut l’image première qui esthétiquement vous interpella ?
Une photographie de Ralph Eugène Meatyard. Il y en a eu d’autres avant : les œuvres de Cézanne par exemple.
Et votre première lecture ?
Le conte « Hansel et Gretel » des frères Grimm.
Quelles musiques écoutez-vous ?
Pop rock, Gossip, Izia, Muse, Shaka Ponk… et d’autres sons plus souls voire expérimentaux comme le duo Ibeyi.
Quel est le livre que vous aimez relire ?
« Auto Focus, l’autoportrait dans la photographie contemporaine » de Susan Bright.
Quel film vous fait pleurer ?
« Into the Wild » de Sean Penn.
Quand vous vous regardez dans un miroir qui voyez-vous ?
Je n’ai pas de reflet.
A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
Au Père Noël.
Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Verdun, ses blessures, ses fantômes… mon lieu de naissance.
Quels sont les écrivains et artistes dont vous vous sentez le plus proche ?
L’école de Düsseldorf (photographie), Eugène Delacroix, Caspar David Friedrich (peintres romantiques), Magritte (peintre surréaliste), Erwin Wurm, Natasha Lesueur (plasticiens), plus récemment Antony Gormley (sculpteur). Le philosophe Merleau-Ponty.
Qu’aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ?
La lampe d’Aladin.
Que défendez-vous ?
La capacité de choisir.
Que vous inspire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est donner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
Qu’est-ce que l’Amour ?
Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la question ?“
Comment ?
Quelle question ai-je oublié de vous poser ?
Ma couleur préférée ?!
Présentation et entretien réalisés par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 12 novembre 2017.
Amusant, intelligent et intime ce sont les premiers mots qui me viennent après avoir lu cet article.
Je redécouvre (d’un autre angle) et je reconnais au même temps l’amie …
Octavia
Un petit plaisir — quotidien ou non ? Bavarder avec Petpette Scarlett!