Virginia Woolf, Mrs Dalloway et autres écrits

Virginia Woolf, Mrs Dalloway et autres écrits

Les textes de Virginia Woolf restent sans aucun doute modernes autant par leurs thèmes abordés que par leur style de l’œuvre. De plus, le “stream of consciousness” est un phénomène clé du roman, qu’il ne faut pas forcément essayer d’attribuer à l’un ou l’autre personnage, mais plutôt considérer comme faisant partie de l’art qui se dégage du chef-d’œuvre Mrs Dalloway autant que les autres, de façon simultanée.
Existe une suite de visions qui, sans trêve, flottent à la surface de la réalité. Et dès cette époque et dans sa Conférence sur le roman (1927), Virginia Woolf déplorait déjà : « Oui, hélas, le roman raconte une histoire ». Pour elle, l’histoire ne constitue pas l’essence du romanesque voire les idées, car la romancière a toujours dressé une cloison bien nette entre ses écrits de militante et sa fiction.

Virginia Woolf, plus que Henry James, non seulement a relativisé les intrigues mais commença à déconstruire leurs récits. Le tout comme une déambulation, aussi bien physique que mentale. Dans Mrs Dalloway et ces autres textes, les portraits de femmes se construisent en creux et reliefs, ombres et lumières. Ils deviennent des puzzles dont l’assemblage passe aussi par des personnages secondaires qui, en prenant la parole, parlent d’eux mais aussi des femmes – qu’elles soient premières amours, mères, patronnes, clientes, voisines, amies, « femmes de », etc…

Cela permet de saisir complexité et justesse psychologiques et d’atteindre cette richesse que l’auteur chercha et précisa non sans humour : « Je crois que tous les romans commencent avec une vieille dame assise en face de vous ; c’est-à-dire que tous les romans ont pour matière le personnage et que c’est afin d’exprimer le personnage, et non de prêcher des doctrines, des slogans, ou pour chanter les louanges de l’Empire britannique ». Ne cherchant jamais bavardages et platitudes ni des effets de style, insistant sur les aspects dynamiques et vivants, Virgina Woolf fit de chaque fiction une opération : entendons ouverture de ses personnages. Elle y entre en jeu avec son tempérament tout en devenant le moi d’une autre.

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