Roland Fischer, New Photography (1984-2012)

Roland Fischer, New Photography (1984-2012)

De la fêlure existentielle

Spécialiste de la photographie documentaire, Roland Fischer est un des artistes phares de la scène allemande contemporaine. Il a inventé des visions poétiques fascinantes.
Entre autres pour sa série de portraits à Los Angelès où il plaça ses modèles au bord d’une piscine pour les cadrer sur le fond monochrome de l’eau.

S’
en dégage quelque chose de neuf. En de tels « check-up » pas de froideur clinique. Pas non plus de sentiment exotique ou extatique.
Juste une ingéniosité pénétrante afin de mettre du cortège dans la représentation et créer du mystère.

Roland Fischer reste l’artiste du trouble, de la fêlure existentielle. Elle surgit en une forme de rigorisme capable de débrider toutefois une sorte de sensualité paradoxale. Nous sommes plongés au coeur d’une errance immobile dans laquelle le statique des poses catalyse une force prête à sourdre.
Surgit le flot obscur d’un sombre désir, d’une attente et d’une perpétuelle interrogation.

Les visions jouent toujours sur l’ambiguïté. Et les portraits sont à voir comme autant de fantômes ou de spectres venus hanter le monde des vivants là où l’espace photographique échappe à toute localisation précise et donne une sorte d’éternité à cet éphémère soudain figé.
Ce sont donc bien des limites, frontières, indices interstitiels ou des « frustrations » que Fischer explore.

jean-paul gavard-perret

Roland Fischer, New Photography (1984-2012), Editions Meinrad – Maria Grewenibg, Saarebruk 2020.

What do you want to do ?

New mail

What do you want to do ?

New mail

What do you want to do ?

New mail

What do you want to do ?

New mail

Laisser un commentaire