Paul Basso, Dante, Sade, Rimbaud, Cauda – Promenades littéraires

Paul Basso, Dante, Sade, Rimbaud, Cauda – Promenades littéraires

Du livre de Basso, il faut avant tout retenir la première étude profonde sur l’œuvre de Cauda. Et si selon celui-là, « Pour Lacan, l’art est une forme de sublimation, c’est-à-dire une transformation de pulsions originelles en une activité socialement valorisée », chez Cauda, « l’écriture apparaît comme un moyen de canaliser des pulsions destructrices, de les transformer en une œuvre d’art ».

Bref, le langage de Cauda n’est pas seulement un outil de communication, mais aussi un lieu de jouissance. Toutes ses formes stylistiques, ses jeux (non seulement de mots mais de l’amour illicite) créent une expérience esthétique littéraire ou picturale. Se libérant de ses pulsions et de devoir les transformer, l’auteur va par l’ordure et le trivial vers le beau et le significatif. Le tout en paraphrasant Baudelaire dans un « tu m’as donné la merde et j’en ai fait de l’or ».

Pour Basso, et non sans raison, c’est l’automatisme psychique de Cauda qui non seulement laisse libre cours à son inconscient mais surtout à sa liberté ontologique. Celle-ci reste l’agent secret et suprême de ses textes et de sess images les plus surprenantes et déroutantes.

De plus, les personnages de Cauda construisent des images de l’Autre à partir de leurs propres fantasmes et désirs. D’autant que, selon Basso, le langage est l’outil pour manipuler les autres, les séduire ou les détruire. Mais à ce titre, les personnages de Cauda vont plus loin par le génie de leur auteur et peintre. Ils sont des maîtres à bascule du monde, de l’ascèse à l’émancipation. Ici les langages littéraire ou pictural – chez lui bien plus surréaliste que chez les Breton d’antan – se confrontent aux débordements. Existe donc en la forge des enfers de Dante mais désormais de Cauda une forme de « pas au-delà » cher à Blanchot et ici dans de trompés maris-go et les off-limites des outrages.

Paul Basso, Dante, Sade, Rimbaud, Cauda – Promenades littéraires, Editions Universitaires Européennes, 2025, 68 p. – 15, 00 €.

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