Maxime Godard & la fille du boulanger de Naphtaline-City : entretien avec l’artiste

De quoi les por­traits de Maxime Godard portent-ils la trace ? D’amours, de bles­sures et de joies ? Le tout sans doute avec beau­coup d’humour et de pudeur. Mais l’artiste sait abattre les cartes de ceux qu’ils cap­turent dans ses prises “ inno­centes ”. Qu’il s’agisse des êtres (Gra­ziella Bor­ghesi, Arra­bal, Butor et même un autre pho­to­graphe : Plossu)  ou des ani­maux (ils sont deve­nus ses sujets de pré­di­lec­tion). En résumé, les por­traits du pho­to­graphe ruinent le thé­sau­rus, écartent tout pen­sum mais pré­servent ce qui fait l’essence même de la quête de la vie. Elle est prise dans les filets d’une pêche quasi mira­cu­leuse en petits trai­tés d’archéologie du fugace.

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
COCORICO ! COCORICO !

Que sont deve­nus vos rêves d’enfant ?
Je les ai oubliés

A quoi avez-vous renoncé ?
A ce qui ne m’intéressait pas

D’où venez-vous ? 
De là où je vais retourner

Qu’avez-vous reçu en dot ?
Des ASA sensibles

Qu’avez-vous du “pla­quer” pour votre tra­vail ?
L’argentique et ma montre en or

Un petit plai­sir quo­ti­dien ou non :
L’apéritif

Qu’est-ce qui vous dis­tingue des autres artistes ?
De ceux de la Renais­sance : cinq siècles

Quelle fut l’image pre­mière qui esthé­ti­que­ment vous inter­pella ?
La fille du bou­lan­ger, à l’école maternelle

Quelle pre­mière lec­ture vous mar­qua ?
La deuxième lecture

Où travaillez-vous et com­ment ?
Là où je suis et de mon mieux

Quelle musique écoutez-vous ?
Rock– blues– jazz

Quel est le livre que vous aimez relire ?
 “Le bain de Diane” de Pierre Klos­sowski pour un deuxième bain

Quel film vous fait pleu­rer ?
 Je suis insensible

Quand vous vous regar­dez dans un miroir qui voyez-vous ?
Celui de gauche, qui est à droite

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
Au Père Noel

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Selon l’orthographe de mythe, cer­tai­ne­ment une ville tex­tile : Naph­ta­line City

Quels sont les artistes dont vous vous sen­tez le plus proche ?
Ceux qui sont les plus éloi­gnés de mon tra­vail, pour voir ailleurs.

Qu’aimeriez-vous rece­voir pour votre anni­ver­saire ?
 Quelques années en moins.

Que défendez-vous ?
Je défends d’interdire.

Que vous ins­pire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est don­ner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas” ?
Peine perdue

Enfin que pensez-vous de celle de W. Allen : “La reponse est oui, mais quelle était la ques­tion ?”
J’allais vous le demander !

Pré­sen­ta­tion et entre­tien réa­li­sés par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, novembre 2013.

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