Alexis Pelletier revient là où ça part, d’où ça parle — bref comment les mots nous viennent. Il ne répond pas sinon selon un idéal : il répond mal.
Et ce, en mêlant tout les types de discours dans leur immense “branloire pérenne” chère à Montaigne.
La complexité demeure car il ne peut en être autrement sinon nous l’aurions compris depuis longtemps. De fait, les mots ne finissent jamais.
Dans leur défi de se chevaucher les uns les autres, ils se font la guerre tout en espérant chaque fois une victoire mais des plus provisoires.
Reste pourtant à fouiller en eux pour tenter d’atteindre quelque chose de consistant. A ce titre, tout auteur chercher son Graal au milieu d’un monde qui sans cesse échappe. Et aujourd’hui peut-être plus que jamais tant la menace est grande
Les stances de Pelletier arrive cependant à se rapprocher de l’origine des mots. Elle semble parfois comme l’origine du monde se trouver, plus que dans le “politique”, que dans le sexuel pour — peut-être — son dépassement. Mais c’est peut-être bien là le problème. Et une utopie dans lesquels Aragon comme Pétrarque se sont perdus.
jean-paul gavard-perret
Alexis Pelletier, D’où ça vient, Éditions Tarabuste, 2023, 248 p. — 16,00 €.