Lea Kunz développe son travail sur ses rencontres avec ses proches ou parfois des presque inconnus, qu’elle invite à se laisser photographier.
Dans des intérieurs semi-abandonnés ou dans les forêts de sapins qui entourent sa maison dans le Jura, elle saisit des chorégraphies collectives ou individuelles, improvisées et débridées.
La nudité n’est pas là pour créer séduction, prélude sexuel, rixe ni rituel. La grâce y demeure accidentelle, la confusion et la maladresse libératoires. Demeure une forme d’affectueuse brutalité de la part de la créatrice.
Les images et les motifs qui en découlent échappent aux conventions avec humour, inventivité et jeu afin d’évacuer bien des pudeurs et des codifications perceptives.
Et si l’oeuvre joue de l’érotisme, c’est pour suggérer une contre-offensive à l’imagerie commerciale de la nudité dont la mécanique est celle de la projection de fantasmes stéréotypés.
jean-paul gavard-perret
Lea Kunz, Naktakt, Palexpo, Genève, du 26 au 29 janvier 2023.