Soixante-dix nuances de vert
L’ancien atelier de César restauré par l’architecte Kengo Kuma sert d’écrin à cette rétrospective de Giorgio Morandi. Elle remonte l’ensemble de son parcours en une vingtaine d’œuvres (dont ses fameuses bouteilles) qui s’échelonnent de 1913 à 1963.
S’y retrouve sa façon de décliner une forme d’abstraction à travers ses célèbres natures mortes mais aussi des paysages et bouquets de fleurs créés la plupart du temps dans son atelier situé dans Bologne, sa ville natale.
Répétant les mêmes thématiques, le peintre a abouti à une complexité de la narrativité picturale comme un Cézanne.
Chez les deux, l’interprétation de réel fait voler en éclats les dogmes de la représentation.
C’est même leur vocation là où par exemple Morandi trouve soixante-dix nuances de vert pour peindre Grizzana où il aimait passer ses séjours d’été.
jean-paul gavard-perret
Giorgio Morandi, Portrait intime, Clavé Fine Art, Paris XIVème, du 18 octobre au 17 décembre 2022 (exposition)