Tromper par l’espace le temps
Silvia Camporesi (née à Forlì en 1973), diplômée en philosophie, vit et travaille dans sa ville natale. À travers les langages de la photographie et de la vidéo, elle construit des histoires qui s’inspirent du mythe, de la littérature, des religions et de la vie réelle.
Ces dernières années, ses recherches sont consacrées au paysage italien.
La série Domestica est un journal d’images nées chez l’artiste lors des jours difficiles du confinement de mars-avril 2020.
Cela devient un témoignage de la façon dont la photographie a aidé l’artiste à surmonter les moments les plus difficiles.
Le cadre des prises évoque les pièces de la maison, induisant chez le spectateur les mêmes émotions que l’auteure ressentait à l’époque de l’isolement.
Et l’artiste a imaginé des mondes parallèles à travers les objets du quotidien et a inventé des jeux et des formes avec ses filles, pour tromper le temps qui ne passait plus.
L’ensemble devient le moyen de combler un vide en un moment où néanmoins la fantaisie, l’amour et l’image photographique ont permis de raconter un monde qui, sans la couleur, serait resté ce qu’il était : aphone et ennuyeux. Ici, l’image cristallise des objets et des présences, des lieux physiques et métaphysiques.
Si bien que la syntaxe d’un présent replié sur lui-même s’avère de fait variée et polyforme.
jean-paul gavard-perret
Silvia Camporesi, Domestica, The Other Size Gallery, Milan, premier trimestre 2022.