Paisible duplication
Le paysagiste belge Erik Dhont est considéré par certains comme un des grands créateurs de jardin de son époque. Certes, il a enchanté châteaux et parcs en Allemagne et ailleurs.
Néanmoins, sa vision du jardin reste des plus passéistes et romantiques.
A l’inverse d’Yves Brunier qui révolutionna l’idée de l’architecture du jardin, Dhont ne fait que dupliquer un sensible reconnu.
Il ne fait que jouer — certes avec brio — au moyen des éléments qui existent : fleurs, herbes, espaces, textures.
Ses paradis verts intemporels, qui sont le résultat d’un véritable savoir-faire, sont profondément enracinés dans la tradition européenne des jardins.
Ils représentent la longévité, l’évolution, les rêves et la vie. Mais dans la duplication.
Dans cette deuxième monographie, Dhont présente ses créations des vingt dernières années, combinant des photographies avec des dessins abstraits, des plans de plantation colorés et des modèles sculpturaux qui reflètent sa démarche artistique.
Des vues intimes de créations séminales telles que le jardin du créateur de mode Dries van Noten plongent dans l’univers créatif et sensuel du sage architecte.
Ses oeuvres et projets de conceptions soulignent la nature timide de telles ambitions. Tout cela est paisible mais ne remet en rien en cause le déplacement du paysage que tout créateur peut ambitionner.
Brunier et ses audaces sont bien loin.
jean-paul gavard-perret
Erik Dhont, Landscape Architects : Works 1999–2020, Hatje Cantze, Berlin, Français ou Anglais, 2021, 240 p. — 44,00 €.
Un belge est un belge . Certes le jardin dupliqué n’est pas celui de Brunier . Mais le travail soigné d’un architecte pondéré mérite hommage .