Dans le Liban, tout finit mais aussi tout commence
Langlois nous rapproche de Nerval en le tutoyant. Moins par familiarité que pour créer un avouable communauté au-delà du temps.
Il ouvre aussi des perspectives sur son oeuvre et même sur la mort de poète.
Mais, auparavant, l’auteur nous fait partager les amours impossibles, les abîmes et les visions du poète. L’ensemble, sous le sceau du voyage en Orient.
Il rapproche Nerval de son laudateur car lui aussi a connu le Liban et a évoqué les séquelles de la guerre civile entre les diverses communautés.
Les deux ont partagé les mêmes montagnes de la Chouf, foyer de la religion druze. Par le détour de la franc-maçonnerie à laquelle il fut initié, Nerval se considère lui-même comme un druze.
Et cela devient une clé originale pour “ouvrir” l’homme et l’oeuvre.
Certes, Langlois rappelle que Nerval parfois “bluffe” mais c’est pour, à la fin de sa vie, cacher sa démence en feignant une euphorie.
Ce qui est sûr, c’est que dans le Liban tout finit mais aussi tout commence. Le tout en un épanchement du songe dans le réel — et vice-versa.
jean-paul gavard-perret
Denis Langlois, Le voyage de Nerval, éditions La Diciation, La Villedieu, 2021, 220 p. — 18,00 €.