Toujours — mais à tort — trop peu sûr de lui, Richard Meier a repris Beaucoup entendu, rien compris en une seconde version plus resserrée dans l’économie des dessins et plus disert quant à ses mots.
Et ce, afin de multiplier divers types de traces “en possibles erreurs” pour “mesurer le vertige”.
Demeure une fois de plus tout ce qui reste avec en sus l’espoir de retenir ce que “nous a apporté le rêve” même lorsqu’il fut trompeur du côté de la politique et de la société.
Et c’est ainsi qu’avance le récit, le “dit dessin”, les croassements des formes vives jusqu’à celle des nations. Mais pas que.
La vie apparaît abyssale et incertaine dans un mouvement sinueux : de la relation amoureuse et aux idéaux politiques où se pose la question de la défiance — et surtout des grands mots. Sans doute parce qu’il n’y a pas grands remèdes à ce que l’expérience apprend.
Preuve aussi qu’il n’y a pas d’amour et des idées mais seulement des preuves d’amour et de réalité “sociale” (pour faire simple).
Reste néanmoins le pari presque pascalien de se retrouver — par effacement des dessins eux-mêmes — “comme un nouveau jour”. Mais c’est une vue de l’esprit que les dessins d’encre et les mots biffent ou redressent dans divers déplacements. Ils ramènent malgré tout mais hors vertige à un certain plaisir dans la machine des jours.
Leurs pointillés s’émettent à travers une bouche d’ombre et là où la main cherche à esquisser d’autres clés aux illusions des croyances passées.
jean-paul gavard-perret
Richard Meier, Beaucoup entendu, rien compris, éditions Voix, 2021, non paginé..
… tu es un grand suiveur… même dans les reprises (ce que l’on n’a pas osé te faire probablement) de “croassements… Jusqu’à ceux de la nation qui pèsent sur nous”. Tes mots comptent beaucoup pour moi — et pour les autres. Ton entreprise littéraire ouvre toujours la perspective pour des lendemains. Merci Jean-Paul, à nouveau.
Homme de qualité et grande impeccabilité Richard Meier sait reconnaître le talent et la fidélité de JPGP .