Chasseurs d’éternel

Vertige, dépay­se­ment absolu et hom­mage au savoir-faire des socié­tés tra­di­tion­nelles sont à l’honneur

L’un, Mani Lal, est chas­seur de miel dans l’Himalaya. Il esca­lade à l’aide d’un échelle d’un poids de 30 kilos qu’il trans­porte sur son dos les plus hautes mon­tagnes afin de décro­cher des plaques de miel de ruches où s’activent les plus grosses abeilles du monde, qui peuvent tuer un homme d’une piqûre. L’autre, équipé d’un petit cro­chet et de lianes tres­sées, est cueilleur de nid d’hirondelles en Thaï­lande. Il explore des grottes quasi inac­ces­sibles où il recueille à la lumière des torches les nids construit à la salive des hiron­delles, cet ” or blanc ” si prisé des Chinois.

Deux courts-métrages d’Eric Valli ayant rem­porté trente deux prix inter­na­tio­naux. Dans les deux cas, ver­tige, dépay­se­ment absolu et hom­mage au savoir-faire des socié­tés tra­di­tion­nelles sont à l’honneur. Ces hommes qui riva­lisent de dex­té­rité et de vir­tuo­sité honorent à chaque fois les dieux lors de leur périples et jouent leurs vies, pieds nus, accro­chés à de simples bam­bous. Tom­be­ront, tom­be­ront pas ? Chaque moment, chaque geste sou­lignent une har­mo­nie entre l’homme et la nature dis­pa­rue de notre monde pré­tendu civi­lisé. Un accent volon­tiers éco-philosophique que sou­ligne à l’envi l’ homo via­tor Eric Valli, spé­cia­liste du Tibet et jour­na­liste pour les maga­zines Géo, Paris Match, et Natio­nal Geo­gra­phic, dans le pas­sion­nant entre­tien qu’offrent les bonus, au cours duquel sont éga­le­ment pré­sen­tées ses der­nières pho­to­gra­phies sur le thème “Hima­laya, car­re­four d’un mode”.