Annie Cohen et les recommencements — entretien avec la créatrice (Puisque voici l’aurore)

Annie Cohen est née à Sidi-bel-Abbès en 1944. Elle a publié une ving­taine d’ouvrages. Elle mène aussi une acti­vité de plas­ti­cienne. Elle n’a jamais osé (voir ci-dessous) écrire à Beckett. Elle a eu tort :  il aurait été sen­sible à l’écriture et à la beauté de celle qu’il aurait placé d’emblée dans son pan­théon poé­tique et lit­té­raire vu ses pre­miers livres qu’il aurait pu connaître.
Après cette époque, l’auteure a su reprendre et recom­men­cer comme le prouve son admi­rable Jour­nal qui devient non un délayé d’existence mais un condensé de vivre aux fron­tières de l’intime avec l’imagination néces­saire pour ne pas cou­per le pre­mier de son activation.

Annie Cohen, Puisque voici l’aurore, édi­tions des femmes, Antoi­nette Fouque, Paris, 2020, 125 p. — 14,00 €.

Entre­tien : 

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
Un double express.

Que sont deve­nus vos rêves d’enfant ?
Je les ai gardés.

A quoi avez-vous renoncé ?
A rien.

D’où venez-vous ?
De Sidi-Bel-Abbès.

Qu’avez-vous reçu en dot ?
Le judaïsme.

Un petit plai­sir — quo­ti­dien ou non ?
Une ciga­rette de hachisch.

Qu’est-ce qui vous dis­tingue des autres dia­ristes ?
Ma vie et mon écriture.

Com­ment définiriez-vous votre approche de votre propre tra­vail poé­tique et plas­tique ?
C’est la même main qui écrit et qui peint.

Quelle est la pre­mière image qui vous inter­pella ?
Le défilé mili­taire à la télé­vi­sion de l’armée sovié­tique sur la place rouge de Moscou.

Et votre pre­mière lec­ture ?
“Les mal­heurs de Sophie”.

Quelles musiques écoutez-vous ?
Bach — Les partitas.

Quel est le livre que vous aimez relire ?
“Agua viva” de Cla­risse Lispector.

Quel film vous fait pleu­rer ?
Char­lot– et “Plein Soleil” de René Clément.

Quand vous vous regar­dez dans un miroir qui voyez-vous ?
Ce que je crois être.

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
A Samuel Beckett.

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Le parc du châ­teau de Versailles.

Quels sont les artistes et écri­vains dont vous vous sen­tez le plus proche ?
Ceux qui écrivent et peignent alternativement.

Qu’aimeriez-vous rece­voir pour votre anni­ver­saire ?
Mon habi­tuel bou­quet de fleurs blanches.

Que défendez-vous ?
Les femmes.

Que vous ins­pire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est don­ner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas”?
Je pense tout le contraire.

Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la ques­tion ?“
Le comment.

Quelle ques­tion ai-je oublié de vous poser ?
Celle de me dire qui vous êtes.

Entre­tien et pré­sen­ta­tion réa­li­sés par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 18 décembre 2019.

1 Comment

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One Response to Annie Cohen et les recommencements — entretien avec la créatrice (Puisque voici l’aurore)

  1. Villeneuve

    Au tout début ” La den­telle du cygne ” m’a confié Maria fille spi­ri­tuelle de Beckett . Annie , mon amie , ma sœur de cœur et d’esprit , mon double de poé­sie , puisque voici l’aurore j’ose te dire merci sans oublier JPGP pas­seur de bonheur .

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