Philip Pearlstein, At 95 (exposition)

Recherche de la béatitude

Philip Pearl­stein rap­pelle le corps en sa nudité recèle la bru­ta­lité du réel mais sans la moindre outrance : nous sommes au monde grâce à lui, avant d’avoir une iden­tité sociale, fami­liale ou poli­tique. Le corps est donc pour l’artiste iné­luc­table. Et la pein­ture prend sou­dain un sens avec lui : sa fra­gi­lité se for­ti­fie avec le corps nu. Il est dans l’oeuvre de Pearl­stein séparé du monde et semble s’engloutir dans un silence éba­his­sant.
L’artiste le déchiffre. Il en cana­lise la puis­sance loin de toute super­fi­cia­lité d’effets. Le regard est emporté dans un lan­gage plas­tique qui par­court toutes les dimen­sions de la nudité.

Il existe là une pré­sence de l’unité psycho-physique inté­grale mais aussi — et par-delà - une quête spi­ri­tuelle : un “écho” de la nature fait avan­cer l’inerte dans lequel le corps semble plus ou moins sou­mis. Mais loin de toute tor­peur végé­ta­tive ou d’un abru­tis­se­ment cata­to­nique, comme et à l’inverse une recherche de la béa­ti­tude ou de l’ataraxie des stoïciens.

jean-paul gavard-erret

Phi­lip Pearl­stein, At 95, Gale­rie Tem­plon, Paris, du 25 mai au 20 juillet 2019.

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