Luc Brunschwig & Étienne Le Roux, Conan le Cimmérien – t.05 : “La Citadelle écarlate”

Quand un guer­rier lutte contre la magie…

Dans quelques nou­velles, Conan le Cim­mé­rien évo­lue dans un monde bar­bare, un uni­vers de type médié­val où règnent la magie et la force bru­tale.
Ce per­son­nage crée par Howard n’a, en fait, atteint une cer­taine noto­riété qu’avec les reprises et les suites qui ont été faites par Lyon Sprague de Camp, Lin Car­ter et les loin­taines adap­ta­tions faites par le cinéma.

Flavio, le ménes­trel du roi Conan, che­vau­chant un ours, arrive à Tamar en criant aux habi­tants de se réfu­gier der­rière les murailles. Il a, hurle-t-il, les démons de l’enfer à ses trousses. Il y a quatre jours, il était parti avec le roi et cinq mille guer­riers pour prê­ter main-forte au roi Amal­rus. Or, c’était un piège. Conan s’est battu comme un lion jusqu’au moment où Tsotha-Lanti, un sor­cier, le frappe par der­rière.
Conan, pri­son­nier, enchaîné dans une cage rou­lante, est emmené jusqu’à un palais. Là, sont réunis les res­pon­sables de sa défaite. Ils veulent son royaume, ils exigent qu’il abdique en faveur du prince Arpello de Pel­lia. Face à son refus, Sotha-Lanti le fait enfer­mer dans un sou­ter­rain vers : “Un monde que même les dieux n’ont pas osé ima­gi­ner… Un endroit où vivent des choses qu’aucun esprit humain ne peut accep­ter de voir sans som­brer aus­si­tôt dans la folie.

La nou­velle scé­na­ri­sée par Luc Brun­sch­wig a été com­po­sée au prin­temps 1932 pour une paru­tion à l’automne dans Weird Tales. Le nou­vel­liste revient, après quelques déboires, à l’époque où son héros est roi d’Aquilonie.
C’est la lec­ture de deux romans de Conan Doyle, un des écri­vains pré­fé­rés de Howard (cher­chez le lien pour le nom du héros !) Sir Nigel (en cours d’adaptation en bande des­si­née chez le pré­sent édi­teur) et La Com­pa­gnie blanche qui a ins­piré la trame de départ du récit. Le héros est en proie à des malé­fices, des créa­tures improbables.

Dans ce texte, Howard fait part de son mépris pour les monar­chies héré­di­taires, pour la noblesse et pour l’insupportable supé­rio­rité d’un indi­vidu du simple fait de sa nais­sance.
Cette opi­nion est reprise par Luc Brun­sch­wig qui met dans la bouche du guer­rier : “Je n’ai pas hérité de mes titres d’une famille qui règne sur ce monde depuis la nuit des temps. Il a fallu que je me taille un che­min vers le trône à coups de poing et d’épée… Mon pré­dé­ces­seur… se conten­tait de regar­der mettre le pays à feu et à sang en acca­blant les petites gens d’impôts pour finan­cer leurs conflits imbé­ciles.” Howard n’est-il pas éter­nel dans ses remarques ?

Le des­sin, signé par Étienne le Roux, relaie à mer­veille le contexte du récit, l’atmosphère de la nou­velle et de son adap­ta­tion. Réa­liste, il met en scène des per­son­nages hauts en cou­leur et un bes­tiaire fabu­leux. Les décors sont soi­gnés et il offre de jolies pers­pec­tives et scènes de bataille.
Cet album, comme tous ceux de la série, est com­plété par un cahier bonus com­posé d’une pré­sen­ta­tion éru­dite du texte ini­tial par Patrice Loui­net et par six hom­mages gra­phiques signés ici, entre autres, par Laurent Hirn, Cécil, Oli­vier Taduc…

Avec ce cin­quième tome, les édi­tions Glé­nat assoient de belle manière une série attrac­tive, variée, plai­sante à lire et à regarder.

serge per­raud

Luc Brun­sch­wig (scé­na­rio adapté de l’œuvre de Robert H. Howard), Étienne Le Roux (des­sin) & Hubert (cou­leur), Conan le Cim­mé­rien – t.05 : La Cita­delle écar­late, Glé­nat, coll. “Conan le Cim­mé­rien”, mars 2019, 72 p. – 14,95 €.

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