Conditions météo défavorables
Dans un album dont le titre est emprunté à William Blake, le duo propose une pop electro ambitieuse mais un rien factice car emportée par une certaine pompe de ses vappes sonores. Néanmoins, l’électro ajoute parfois des sortes de ratures, biffures ou adjonctions. Elle viennent casser le cérémonial que les voix portent vers les cieux.
Pour autant, l’aspect grandiloquent perdure. Enregistré à Los Angeles, l’album est plus porté vers San Francisco tant il est doux, éthéré, mélancolique. Certes, Garden of Love tente de se vouloir contemporain mais les accroches sont rares. La brume du Pacifique souvent présente de la baie donne au dream-pop un caractère plutôt vaporeux, voire brumeux.
Sébastien Chénut remplit son contrat, la voix de Maud Geffray est mélodieuse mais sans envol. Tout reste linéaire et fade. L’album n’est pas foncièrement raté mais il manque d’un concept fort. Au mieux il est plaisant, au pire insatisfaisant, froid, ramolli faute de repères et de réelles recherches.
jean-paul gavard-perret
Scratch Massive, Garden of Love, label Bordel, 2018.