Buena Vista Social Club

Rencontre avec les der­niers grands musi­ciens du son cubain !

Qu’il a eu une bonne idée, le talen­tueux gui­ta­riste Ry Cooder, com­po­si­teur pour Wen­ders des par­ti­tions de Paris Texas et de The end of vio­lence, lorsqu’il a pro­posé au cinéaste de l’errance de fil­mer à La Havane sa ren­contre avec les der­niers grands musi­ciens du son cubain ! Récom­pensé par le prix euro­péen du meilleur docu­men­taire, Buena Vista Social Club, du nom d’un célèbre club musi­cal de l’île dis­paru à la fin des années 60, est en effet un véri­table bijou de péré­gri­na­tion poético-musicale. Il faut les voir, il faut les entendre ces Anciens, âmes incar­nées de Cuba, chan­ter, jouer et dan­ser alors qu’ils sont tous nés dans les années 20 !

En un tour­ne­main, Rubén Gon­za­lez, Ibra­him Fer­rer, ou encore Eliades Ochoa vous scotchent à votre canapé et vous emmènent au pays des cigares et des complaintes,entre ailleurs et nulle part. Au pays des rues misé­rables joux­tant de fabu­leux palais, des places écra­sées par un soleil fai­sant ruti­ler des voi­tures amé­ri­caines tout droit sor­ties des six­ties… Wen­ders, l’ancien cri­tique de rock, les approche, les entoure, les cap­ture avec de long tra­vel­lings et des cir­con­vo­lu­tions caméra sur l’épaule, mêlant camaïeu des cou­leurs locales et courtes focales des lieux clefs. Chaque image épouse à mer­veille le son (Buena vista… est avant tout un album enre­gis­tré par Cooder en 1997– dis­po­nible chez Night & Day, de même qu’ Ibra­him Fer­rer, 1998) et met tour à tour en valeur chaque sin­gu­la­rité du groupe.

Après ces pré­sen­ta­tions de la vie des musi­ciens, de leurs liens à Cuba, Wen­ders nous fait assis­ter à l’apothéose : les concerts en 1998 d’Amsterdam et de New York. Un por­tait de papies-stars, arti­sans modestes deve­nus rois incon­tes­tés à Car­ne­gie Hall, qui déborde toute fron­tière. La pre­mière ren­contre entre Cooder et les cubains avait donné lieu à un disque devenu suc­cès inter­na­tio­nal, la seconde pro­duit un hymne uni­ver­sel au bon­heur d’exister. Quel dom­mage alors que ces chan­sons éter­nelles, ces envo­lées jazzy rehaus­sées par trom­pette, saxo­phone et per­cus­sions ne béné­fi­cient d’aucun bonus digne de ce nom ! Devant tant de par­ci­mo­nie (un maigre clip, une bio som­maire des Super Abue­los, “les super grand-pères”) devant tout ce poten­tiel gâché, ces éclai­rages sup­plé­men­taires dont on ne dis­pose pas — Wen­ders filmerait-il donc sans rushes ? — on peut certes se rési­gner en affir­mant que ce docu­men­taire est un bonus à lui tout seul. On peut aussi pen­ser que ce DVD est une perle musi­cale don­née à des cochons.

« Esta revo­lu­cion es eterna » (cette révo­lu­tion est éter­nelle) clame un vieux slo­gan filmé in extre­mis par Wen­ders : le gâchis aussi !

fre­de­ric grolleau

   
 

Buena Vista Social Club, de Wim Wen­ders (1998)

USA Genre : docu­men­taire Durée : 1H40 mn envi­ron Acteurs prin­ci­paux : Ry Cooder, Ibra­him Fer­rer, Rubén Gon­sa­lez, Eliades Ochoa, Omara Portondo

Bonus : Film-annonce ; clip ; Com­men­taire audio du réa­li­sa­teur, pré­sen­ta­tion des musi­ciens cubains.

For­mat : 1.85 16/9 com­pa­tible 4/3 Son : Dolby Digi­tal 4.0 ( espa­gnol ), Dolby Digi­tal 5.1 Sur­round ( anglais ) Langues : Fran­çais, Anglais Sous-Titres : Fran­çais Simple face Zone 2 Uni­ver­sal • Date de paru­tion : 16 février 2000 • Édi­teur : P.F.C. VIDEO

 
     
 

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