Action, SF, humour, un beau cocktail !
Dans un Cuba futuriste, deux infirmières de la maison de retraite Nuestra Dama de la Revolucion Eternal promènent deux grabataires dans des fauteuils roulants. Par signes et grognements, ceux-ci font comprendre où ils veulent aller. Arrivés sur les lieux, ils se révèlent en pleine forme et organisent un pique-nique luxueux. Pour les éblouir et tenter de séduire ces deux accortes jeunes femmes, ils racontent une aventure de leur jeunesse.
Waldo et Rico se sont connus à l’orphelinat et ont commencé rapidement leurs petites affaires lucratives. À 18 ans, alors que Rico devient chauffeur de taxi, Waldo gagne sa vie grâce à des paris sur des combats clandestins. Mais leur existence change quand ils croisent la route de la belle Péley. Alors qu’ils tentent de la draguer, elle est enlevée sous leurs yeux. Le plus puissant parrain de la pègre cubaine, Don Pepe Camacho, a besoin d’elle et de sa signature. Il en va de la survie de ses délictueuses affaires, voire de sa vie. Mais, n’écoutant que leur courage, les deux chevaliers volent au secours de la belle, ignorant à qui ils vont avoir à faire…
Le décor futuriste sert de cadre à une succession tonique d’actions toutes plus musclées les unes que les autres, les deux amis se trouvant confrontés au gratin de la pègre locale. Le déport dans le futur permet au scénariste de conjuguer des moyens actuels qui n’ont guère évolué comme le side-car, et des moyens encore inconnus tels l’introduction d’extra-terrestres. Ceux-ci, qui possèdent des capacités non-humaines, offrent des possibilités de péripéties très attractives.
Le choix de Cuba donne l’occasion au scénariste de faire quelque humour autour du Lidor Maximo et de sa longévité, ainsi qu’un décor exotique. Les deux héros de l’aventure sont cocasses et réjouissants à suivre avec leur côté fêtards et grandes gueules, mais pourvus de courage et de réactivité. Le scénariste, cependant, prend une liberté vis-à-vis avec des codes du genre.
Le dessin semi-réaliste et les couleurs sont l’œuvre d’Héloret qui réalise un graphisme très plaisant à regarder et fort dynamique. Les personnages sont bien campés, faciles à identifier tout au long du récit. Les décors sont soignés et les engins futuristes très élaborés. Ce premier album est très agréable à découvrir tant pour la tonicité de l’intrigue que pour son graphisme d’une grande beauté. Deux personnages à retrouver avec grand plaisir dans de nouvelles aventures.
serge perraud
Thierry Cailleteau (scénario) & Héloret (dessin et couleurs), Habana 2150 — t.01 : Vegas Paraiso, Vents d’Ouest, coll. Hors collection, Avril 2018, 48 p. – 13,90 €.
