Macbeth (William Shakespeare / Stéphane Braunschweig)

Une per­for­mance hono­rable, mais sans grâce 

Dans un décor de céra­mique blanche, qui peut évo­quer une pis­cine ou une salle de dis­sec­tion, trois femmes enceintes habillées grunge pro­fèrent des incan­ta­tions. Der­rière, le pla­teau s’ouvre sou­dain sur une salle à man­ger somp­tueuse ; sous les hur­le­ments d’une sirène qui dit l’imminence de la vio­lence, le roi reçoit les nou­velles favo­rables des der­niers com­bats. Les sol­dats dont Mac­beth est le chef ont des tenues mili­taires ; ils éva­cuent leurs morts ; leur situa­tion contraste avec les fastes dont le pou­voir est entouré.
Chez Mac­beth, on est dans une cui­sine dont le mobi­lier en alu­mi­nium ajoute à la froi­deur du car­re­lage blanc. Le com­plot s’impose comme l’évidence d’une ambi­tion fémi­nine assez vite par­ta­gée. Mac­beth découvre vite les affres de la malé­dic­tion. Il est le siège de ten­sions morales inache­vées. Celui qui est porté au som­met de la gloire est brisé intérieurement.

La tra­gé­die du des­tin nous est pré­sen­tée dans une ver­sion pro­fane. Sté­phane Braun­sch­weig fait le choix de la lisi­bi­lité. Le décor est clai­re­ment scindé en ses deux par­ties. Les pro­pos pré­sen­tés sur les deux scènes sont bien dif­fé­ren­ciés. Les phases de l’action sont bien dis­tin­guées : d’abord la femme ten­ta­tion ; ensuite l’enchaînement ter­rible de l’ambition per­son­nelle ; enfin le remords dévastateur.

Une mise en scène effi­cace, inté­res­sante, mais lais­sant un peu le public sur sa fin. Les comé­diens sont peut-être en deçà de la por­tée de la pièce. Ou encore, la mise en lumière de toutes les dimen­sions du pro­pos le rend-elle trop expli­cite. Tou­jours est-il qu’on ne laisse pas de nour­rir le sen­ti­ment d’avoir affaire à un bon tra­vail, à une per­for­mance hono­rable, mais sans grâce.

chris­tophe giolito


Mac­beth

de William Shakespeare

mise en scène et scé­no­gra­phie Sté­phane Braunschweig

 

avec Chris­tophe Brault, David Cla­vel, Vir­gi­nie Cole­myn, Adama Diop, Bou­taïna El Fek­kak, Roman Jean-Elie, Glenn Marausse, Thierry Paret, Chloé Réjon, Jor­dan Rez­gui, Ali­son Valence, Jean-Philippe Vidal

tra­duc­tion Daniel Loayza et Sté­phane Braun­sch­weig
col­la­bo­ra­tion artis­tique Anne-Françoise Ben­ha­mou
col­la­bo­ra­tion à la scé­no­gra­phie Alexandre de Dar­del
cos­tumes Thi­bault Van­crae­nen­broeck
lumière Marion Hew­lett
son Xavier Jac­quot
vidéo Maïa Fastinger

maquillages / coif­fures Karine Guillem

assis­tante à la mise en scène Lau­rence Kélépikis

assis­tante aux cos­tumes Eri­cka Selosse

sta­giaire à la mise en scène Isis Fahmy Lau­réate de la bourse de com­pa­gnon­nage théâ­tral 2017/2019 de l’État de Vaud et de la Ville de Lau­sanne
maquillages / coif­fures Karine Guillem
Au Théâtre de l’Odéon 01.44.85.40.40

http://www.theatre-odeon.eu/fr/2017–2018/spectacles/macbeth

du 26 jan­vier – 10 mars 2018

du mardi au samedi à 20h, le dimanche à 15h. Relâche le dimanche 28 janvier.

Durée 1ère par­tie: 1h25. 2ème par­tie: 1h

 

pro­duc­tion Odéon-Théâtre de l’Europe
avec le sou­tien du Cercle de l’Odéon
Remer­cie­ments à Azze­dine Alaïa et la Mai­son Alaïa pour les tenues de Lady Mac­beth.
Avec le sou­tien de l’Etat de Vaud et de la Ville de Lau­sanne.
Tour­née : du 16 au 18 mai 2018 La Comé­die de Reims – CDN.

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