Un cœur à la dérive entre les Etats-Unis et l’Irlande
Hanna a emménagé à New York avec son mari Jeffrey depuis quelques mois. Elle a donné naissance à une petite fille, et vient d’ouvrir un petit commerce, un café-librairie, qui compte déjà quelques habitués. Tout semble donc lui sourire, mais Hanna est poursuivie par son passé ; elle n’arrive pas à tirer un trait sur sa rencontre avec Zelda Zonk en Irlande ainsi que la relation adultère qu’elle a entretenu avec le fils de Zelda, Michael. Difficile d’oublier celui qui a ravi son cœur, d’autant plus que son époux n’est pas très présent et a une liaison secrète avec une de ses assistantes.
Une autre page de sa vie va se tourner quand Hanna hérite du cottage de Zelda. Elle se retrouve face à un choix difficile : repartir en Irlande et s’y installer ? ou vendre ce cottage rempli de souvenirs heureux ? Est-ce là l’opportunité de revoir Michael, quitte à mettre définitivement en péril son mariage, ou à perdre ses illusions ?
Hanna est la suite de La drôle de vie de Zelda Zonk, paru en 2015. Laurence Peyrin nous permet de retrouver les personnages attachants de son premier roman, qui était une réussite. Mais cette suite s’avère décevante à plus d’un titre. A l’image d’Hanna qui s’ennuie dans sa vie new-yorkaise, le lecteur est lui aussi contaminé par cet ennui. Les hésitations perpétuelles de l’héroïne deviennent vite lassantes ; son couple est totalement à la dérive, et les deux époux se complaisent dans les faux-semblants. Il faut attendre la deuxième moitié du roman pour enfin retrouver l’intérêt et la passion mis en place dans le premier volume. Une deuxième partie où l’amour redevient charnel, ou les cœurs et les corps s’emballent à nouveau, mais avec ô combien d’hésitations encore, qui ne donnent pas un rythme régulier à la narration.
Les clins d’œil à la vie de Marylin Monroe apportent un regain d’intérêt à l’histoire, mais ne permettent pas de totalement relancer l’intrigue. Les atermoiements d’une femme en pleine crise conjugale, familiale et personnelle ne trouvent pas assez écho dans le cœur du lecteur, contrairement à La drôle de vie de Zelda Zonk.
Rebondir et s’offrir une nouvelle vie amoureuse, mais que sacrifier ? Choisir, faire des choix pour avancer, quitte à tout laisser derrière soi pourrait être une des idées-phares de ce roman, qui garde une belle qualité d’écriture malgré la fadeur du récit. A vous aussi de faire le choix de découvrir cette suite, qu’on aurait espéré plus dynamique.
franck boussard
Laurence Peyrin, Hanna, POCKET, 2017, 320 p. — 6,95 €.