Le sujet du livre réclamait un format particulier : il se présente sous la forme de 10 posters pliés deux fois pour proposer de fait 80 pages. Son sujet : celui qui depuis son élection concentre l’attention du monde entier : Donald Trump (quitte à décevoir les macronistes…) Le 45ème président des USA crée plus de confusion que tous ses prédécesseurs. Et la galerie new-yorkaise Petzel s’est emparée du sujet bien avant sa victoire surprise.
Le livre propose une sorte de plateforme sur laquelle artistes et regardeurs sont confrontés à ce que Trump pense des droits civils, de l’environnement, de l’immigration à travers vidéo, dessins et peintures. S’y retrouve un pléiade de créateurs et non des moindres. Citons, entre autres, Cecily Brown, Paul Chan, Hans Haacke, Rachel Harrison, Jenny Holzer, Jonathan Horowitz, Barbara Kruger, Robert Longo, Allan McCollum, Adam McEwen, Sarah Morris, Dana Schutz.
Sous le disparate et la diversité se construit une critique vouée à la déconsidération de celui qui ignore toute une culture conséquente. Il réintroduit un flou qui n’a rien d’artistique. Et le monde n’avait pas besoin de ça. Le livre illustre le fossé voire le gouffre qui subsistent entre l’Imperator suffisant et les reflets et échos qu’en donnent les artistes.
Leur expression est le symptôme d’un malaise et d’une peur face à celui qui cherche la satisfaction de son ego. Peu lui importe de précipiter le monde dans le chaos selon son principe – fantasmatique ou non – d’irréalité programmée.
jean-paul gavard-perret
Collectif, We Need to Talk, Ed. Petzel Gallery, New-York & Hatje Cantz, Berlin, 2017, 40 p. — 25,00 €.