Le photographe anglais Ben Hopper réalise un projet particulier avec Natural Beauty. L’artiste renverse la règle de la photographie de mode qui considère la femme comme belle uniquement si elle est épilée. Afin de la prendre de court cette vision, il présente des actrices et des amies, bras en l’air pour montrer leur pilosité qui n’est pas et pour le moins sans charme.
A sa manière, il joue le prédateurs des prédateurs-scénaristes orthodoxes. Ce retour à une vision plus naturelle (qui satisfera autant les féministes et les Femen) commence une lutte contre les stéréotypes et la résignation inconsciente qu’ils fomentent.
Les courbes des femmes offrent à ce nouveau repérage un autre glamour voire quelque mystère et quelque secret. Manière aussi de produire des divergences épistémologiques sur la photographie de charme porteuses de suspectes intimidations sémiologiques.
Bref, la photo redevient « décoiffante ». Elle porte un trouble sur les images chargées de l’hypocrisie fondamentale du monde académique de l’art et de la mode. Il n’est pas besoin du lustre ou du prestige de l’épilation et des diktats du conformisme de la soumission. Ici le naturel chassé revient au galop.
jean-paul gavard-perret
https://www.therealbenhopper.com/Projects/Natural-Beauty, 2017.