Les particules élémentaires d’Andrea
Avec Fantastic Planet, Andrea Bianconi présente ses nouvelles oeuvres axées autour du voyage. A travers des symboles primaires, l’artiste construit des paysages imaginaires au moyens de « performances » composées de flèches sur support, des espaces noir et blanc (comme des positifs et des négatifs d’images). Ils introduisent une profondeur d’espace dans une masse de formes et de lignes lourdes d’impulsion. C’est une sorte d’hommage à la mise au monde du monde d’Alighiero Boetti que l’artiste illustre dans un langage original et mystérieux et sans fin.
L’artiste souligne le disparate et la distance qui séparent l’être du monde, de l’être à lui-même. Le corps (du moins ce qu’il en reste) se perd dans les espaces. Ce qui affleure est bien autre chose que les seules données de la psychè. Tout semble flotter et signifie l’expérience de l’extrême liée à celle d’une dérive dont ne subsistent que des repères épars.
Andrea Bianconi métamorphose la stabilité par coulures et chorégraphies. La force d’une telle pratique échappe à toute mièvrerie : la beauté est toujours profonde et féconde et fait prendre conscience d’un certain formatage dont il s’agit de venir à bout. Surgissent des pans dressés. Ils font saillir le silence de l’être, révèlent la faille d’un monde qu’ils contribuent à dépouiller.
jean-paul gavard-perret
Andrea Bianconi, Fantastic Planet, Barbara Davis Gallery, Houston, Texas, 8 janvier – 6 février 2016.