La fable du Minotaure redébute ici. Sept photographe dont Rodia Bayginot, Philippe Ordioni et Maurice Renoma saluent de leurs images sa caboche et son corps pleine de peurs et fantasmes jamais bannis d’entre toutes les flammes.
Les créateurs “hurluberluent” sa chair et d’acier. La justice qu’on lui accorde repose sur une erreur notoire. Nul doute que sans cela il ne serait pas supportable. Tous savent que pour le monstre, ses idées ne sont sans doute pas étrangères à ce qu’il pense : elles sont moins dans sa tête que dehors.
Voilà l’animal fardé en homme muni d’un corps aux oreilles où poussent des poils. Poursuivez l’inspection : vous verrez qu’il y en a tant ailleurs. Animal, dit-on et dont il faudrait bien remercier Dieu ou quelque chose du genre.
D’aucuns disent que c’est notre père sur lequel on n’a jamais jeté d’anathèmes… Pas de tintamarrons. Il joue le garde-fou. Quant au sifflet jadis bandeu,r il restera bien flasque et reposé. Le voici enfin ne pensant plus à rien. Nous pouvons ici le reconnaître dans des rencontres d’un troisième type, après son récit familial initiatique. Qu’il nous tisse ! Et il reste encore ici le pilier de superbes exagérations.
jean-paul gavard-perret
Minotaure, éditions L’échappée libre, Open-Eye, 2024, non paginé — 20,00 €.