Mickael Berdugo, Le SQueleTTe jOueur

Tant de faîtes

Maître de l’humour et du déri­soire comme de l’ironie intem­pes­tive, Mickael Ber­dugo pro­pose des entorses néces­saires au lan­gage et sa pen­sée. Avec lui, nous sommes prêts à nous y tordre dans une suc­ces­sion de tableaux qui “changent leurs cou­leurs”. Mais ils ne sont pas les seuls. Les hommes (blancs ou non) partent à l’aventure même si reste dans leurs mai­sons leur chien de garde qui, eux-mêmes, les surveillent…

Se moquant lui même de son propre foyer, le poète prend la plume en étant — plus que les cra­pauds — non le ventre mais le dos jaune. Son objec­tif en tant qu’écrivain n’est pas de répondre aux ques­tions. Et le voici nain jaune sau­tant des échi­quiers et prêt tou­jours à fumer jusqu’à fina­le­ment avan­cer les pieds devant.
Arrive jusqu’au bout ce vide qui fait la vie et tout compte fait n’est-il pas cigogne pour dépo­ser des bébés plus lourds que lui ? C’est une poli­tesse — et pas for­cé­ment du déses­poir. Dès lors, avant la toux finale qui pré­lude au plus pressé,  la chute der­nière existe.

Une terre tou­jours avale les hommes mena­cés moins par les alli­ga­tors (qui ont sou­vent bien tort) que le ciel (idem). Reste tou­te­fois à cares­ser le dur désir de durer quitte à, en guise de pro­so­po­pée (et qu’importe Fabri­cius), oser télé­pho­ner aux morts les plus pres­sés, his­toire de nous refaire une santé.

jean-paul gavard-perret

Mickael Ber­dugo, Le SQue­leTTe jOueur, Ate­lier de l’Agneau, St Quen­tin de Caplong, 2014, 90 p. — 18,00 €.

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