Une paix à retrouver loin des artifices
Laurent Girerd après avoir et entre autres initié à une nouvelle vie de couple (Brève apologie de l’éloignement conjugal) et mené une enquête au Japon sur le phénomène printanier du hanami (Le millier d’arbres sous le regard), nous propose un guide poétique pour lutter contre non seulement les nuisances sonores mais l’agitation du monde.
La poétique de l’auteur prend donc toujours racine sur une thématique. Mais, dans ce livre comme les autres, elle tient par son traitement. La haine du bruit et l’amour du silence est traité par des suites poétiques simples et subtiles.
Une telle propédeutique passe par exemple par la flamme d’une chandelle d’un “bougeoir de pâle crépitation” comme par “la mousse des sous-bois prenant / le pénombre avec plus de profit / que l’or de la lueur” de la flamme évoquée ci-dessus.
Mais le silence se fait dans bien d’autres temps, lieux, situations. Celui qui “déplace son stéthoscope / sur mon dos tourné” ou “le kiné qui vous répare” offrent un bon répit comme celui que se ménage “la vache sous le châtaignier / dans l’ombre vers midi”.
Dès lors, tout devient aussi drôle que précieux et gracile.
Une fois de plus, Laurent Girerd surprend et séduit. Ici, par tous les liens qui nous rattachent à qui nous sommes et en une sorte de paix à retrouver loin des artifices.
Existent là des forces invisibles et douces, obstinées pour nous permettre sans renoncer au monde de s’en exfiltrer pour espérer une vie nouvelle.
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jean-paul gavard-perret
Laurent Girerd, La bonté du clos, Le temps qu’il fait, Mazères, 2022, 112 p. — 15,00 €.