Pour tout art il est une époque dorée et l’âge d’or de la bande dessinée en France se situe dans les années 1955–1965. Son meilleur artisan en fut Artima qui publia jusqu’à 24 titres mensuels simultanés !
À la tête de cette maison d’édition basée à Tourcoing régnait Émile Keirsbilk. Il démarra son affaire en 1943 en publiant des illustrés (on ne disait pas encore «BD») pour les enfants au format à l’italienne. ARTIMA signifie ARTisans en IMAgerie, un nom astucieusement choisi pour détourner les lois allemandes imposées pendant l’occupation. En effet ils ne permettaient que la création d’entreprises «artisanales».
Très vite, Artima se diversifia en offrant des récits de toutes sortes : western, espionnage, guerre, sport, piraterie, jungle, etc. Chaque série possédait son propre logo (qui changeait parfois) et les fascicules offraient une couverture très colorée, attirante, et un intérieur en noir et blanc. Chaque titre se consacrait à un genre précis et proposait un ou plusieurs récits complets, rarement à suivre.
Les titres, une bonne trentaine, rivalisaient de punch naïf pour capter l’attention des jeunes aventuriers en chambre et se nommaient : : Ardan, Atome Kid, Audax, Aventures Film, Aventures Fiction, Choc, Cosmos, Commando, Dynamic, Éclair, Flash, Fulgor, Hardy, Météor, Mystic, Olympic, Ouragan, Panda, Foxie, Sidéral, Spoutnik, Tarou, Tempest, Téméraire, Vengeur, Vigor, et autres.