Morcellements, more scellements
Le premier roman d’Elisabteh Morcellet est une belle surprise. Sous paysage d’Ecosse (entre autres) se mêlent le passé et le présent, le mythe et la réalité, la fièvre et la vis comica. Journal de voyage au milieu des lacs embrumés (mais pas seulement) des îles britanniques jusqu’à ceux de l’Île-de– France, ce texte en ses fragments devient un au-delà de la réalité.
Des inspirations diverses s’opposent à l’ordre du roman classique pour le porter vers le conte. Bien des voix s’y répondent avec vivacité et alacrité comme si le temps pressait.
Il y a la présent, le réel mais pas seulement. Les fragments par leur forme même montrent que l’existence est baladée d’un point à un autre. Si bien que le couple lui-même devient composé de deux marionnettes : le mari est honnête et la femme pour une fois pas sacrifiée mais habile couturière des destinées.
Elisabeth Morcellet s’amuse des coïncidences pour ne pas tomber dans les griffes des poncifs du récit comme de l’amour. Au roman de formation, elle préfère la déflagration “contique”. Si bien que la fiction se transforme en une forme de poème d’amour moyenâgeux, de dépit, de tristesse mais aussi d’humour très postmoderne au sein de l’histoire humaine et ses féodalités.
La romancière ouvre là à une liberté d’écriture et de thématique, elle est porteuse de flamme face aux croquemitaines de divers temps et des genres littéraires. Bref, Elisabeth Morcellet prend le pouvoir par sa fiction et la déploie par ses éléments épars-disjoints qui deviennent d’étranges lucarnes. S’y propage — entre merveilleux et épouvante, onirisme et réalité, langage précieux et télégraphique — un espoir.
Là où tout est “bestial, héraldique, féérique, anachronique”. Mais pas seulement. Le déclinaison ne finit pas — comme le titre l’indique.
lire notre entretien avec l’auteure
jean-paul gavard-perret
Elisabeth Morcellet, Ne jamais en finir, éditions Sans Escale, Saint Denis, 2020, 136 p. — 13,00 €.
Cher Jean-Paul,
Je vous remercie.
Au silence de l’écoute. Ce rêve éveillé. Martelé par les sens des correspondances. Ce : joyeusement !
Bien à vous
Elisabeth Morcellet