L’humour semble être, pour les femmes, une caractéristique importante : l’homme doit absolument en avoir pour les séduire. C’est vieux comme nos grands-mères qui répétaient : “Femme qui rit, à moitié dans ton lit”. L’inverse est vrai aussi. Coco Texedre le prouve. Elle fait rire les hommes (et les femmes) mais sans qu’il soit pour autant question de lit : le mâle préfère parfois celle qui fait l’humour.
En cela, l’artiste est l’héritière des sorcières Dada et surréalistes. Plutôt que de caresser la chimère et d’épousseter les meubles, elle séduit. Ou inquiète. Un sentiment d’étrangeté s’empare du lecteur ou de la lectrice de ses fiches. Même celui qui dégouline de testostérone se trouve plus « marri » qu’époux : Coco Texedre fait abstraction des normes et des convenances dans ses chimères et merveilles plastiques là où s’alignent des listes répétitives de devoirs qui tournent à la punition.
Le Quotidien devient un petit traité de sagesse aux images dilatées et elliptiques qui troublent le regard. Tout est là de manière crue mais jamais “sexhibitionniste”. Les images montrent ce que bien d’autres cachent. Le corps féminin se déchaîne par délire visuel.
Surgit la promesse d’un autre horizon, d’une autre aventure à la fois plastique et existentielle. Les images engendrent des ouvertures et offrent un temps pour le rire, un autre pour la réflexion. C’est pourquoi ici l’image ne se vide jamais de sa substance et permet de ranimer celles qui sont réduites à l’état de fantômes.
jean-paul gavard-perret
Coco Texedre, Le Quotidien, livre d’artiste, 2016.
Commande : voir le site de l’artiste.