Vincent Annen, Nous était un village
Vincent Annen, comme il le précise lui-même, propose un recueil « écrit dans la langue de la poussière ». Et c’est très bien ainsi car cette langue est multiple et n’appartient pas aux humains mais à l’herbe des chemins, aux murs en ruines et où ceux qui n’ont pas perdu leur imaginaire peuvent encore reconstruire un village comme ils l’ont bâti dans leur enfance.
Avec sa propre voix, plutôt que de le dessiner, le poète le transforme en souffle et selon Maxence Amiel, pour le dire, le poète « livre ses phrases en forme de maisons ». D’où la construction d’une chimère entre l’entier et le parcellaire.
Et qu’importe si des malotrus trouent le sac de feutre rempli « de cieux laids, lesté de terre ferme ». Le tout est de dresser trappes et collets pour ces méchants.
Et c’est ainsi que le poète était village et d’une certaine manière le reste où tout demeure possible, comme le prouve superbement ce premier livre.
jean-paul gavard-perret
Vincent Annen, Nous était un village, Hagetmau, avril 2023, 70 p. – 14,00 €.