Valérie Dehoux vers moins de bougies et plus de jeunesse : entretien avec l’artiste

Valérie Dehoux vers moins de bougies et plus de jeunesse : entretien avec l’artiste

A la une communion végétale des images toutes faites et souvent atteintes de mildiou, Valérie Dehoux préfère la commotion physique et mentale du collage. Par substrats et rempotages, l’artiste devient une sémiologue en acte. Elle pousse les images préemptées dans les buissons du sens pour les fourrer (culotte retirée parfois) d’une main coupante propre à suggérer des visions souterraines. Il arrive que le glamour suive son cours derrière les brocolis. L’artiste propose du premier des visions aussi allusives qu’ironiquement fabuleuses.

 Entretien :

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
L’idée ensoleillée que je vais peut être créer une nouvelle œuvre originale et surprenante.

Que sont devenus vos rêves d’enfant ?
Mon rêve de petite fille : maman de deux garçons, je les ai réalisés.

A quoi avez-vous renoncé ?
J’ai renoncé à l’idée que les gens un jour cesseront de se faire la guerre.

D’où venez-vous ?
Je viens de la région des pays de Loire, près de Nantes.

Qu’avez-vous reçu en « héritage » ?
L’envie de créer et d’imaginer sans cesse : Le dessin artistique et la création d’histoire imaginaire, que j’ai pu relaté à mes enfants lorsqu’ils étaient petits.

Qu’avez vous dû « plaquer » pour votre travail ?
La lecture de romans.

Un petit plaisir – quotidien ou non ?
Oh oui, des crêpes bretonnes avec du beurre salée de Guérande. Ma famille est d’origine bretonne.

Qu’est-ce qui vous distingue des autres artistes ?
Je veux simplement suivre mon ressenti et oser tout simplement faire des créations selon mes idées.

Comment définiriez-vous votre travail de collagiste ?
La création d’un monde féerique , imaginaire et surtout irréaliste : en fait, cela me permet de me libérer des contraintes de notre vie quotidienne.

Quelle fut l’image première qui esthétiquement vous interpella ?
Le tableau de Picasso : « Guernica » : il est intéressant de connaître son histoire.

Et votre première lecture ?
« Babar ».

Quelles musiques écoutez-vous ?
J’écoute de la variété française et étrangère.

Quel est le livre que vous aimez relire ?
« Tatiana » de Paullina Simons, je l’ai lu au moins six fois.

Quel film vous fait pleurer ?
Un film relatant une histoire vraie et triste (la fin du Titanic, la première fois que je l’ai vu).

Quand vous vous regardez dans un miroir qui voyez-vous ?
J’évite la glace du matin car je compte plus sur le mental : vivre au jour le jour avec ses moments de positivité et d’amour avec mes proches.

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
A mon parrain que j’adorais !

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Simplement une petite maison au bord de la mer, en Loire atlantique, où vivait mes grands-parents , on y allait souvent le week-end, et j’y ai des souvenirs qui me tiennent chaud au cœur dès que j’ y pense…

Quels sont les écrivains et artistes dont vous vous sentez le plus proche ?
Non pas des artistes, mais plutôt ma famille qui m’entoure et mes amis . Bref, ceux sur qui on peut compter et que l’on compte sur le bout des doigts.

Qu’aimeriez-vous recevoir pour votre anniversaire ?
Moins de bougie, et plus de jeunesse.

Que défendez-vous ?
La paix et la fraternité.

Que vous inspire la phrase de Lacan : « L’Amour c’est donner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas »?
Normalement, je dirais que l’on ne peut donner à l’autre que ce que l’on a pu recevoir d’autrui : comme l’amour d’une mère ou d’un père à ses enfants.

Que pensez-vous de celle de W. Allen : « La réponse est oui mais quelle était la question ? »
Souvent, les gens répondent à ce qu’ils veulent bien entendre !

Quelle question ai-je oublié de vous poser ?
Aucune, il y a toujours tellement à dire sur chaque individu. Je vous remercie simplement de cette attention que vous avez eue pour moi.

Présentation et entretien réalisé par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 8 mai 2017.

Laisser un commentaire