Sylvie Durbec, Eté glacé

Sylvie Durbec, Eté glacé

Renaître

Le poème cherche ici son origine dans le présent. Même si ça et là le passé fait retour chez la lectrice de Proust et de Robinson Crusoë.
Et en dépit d’une certaine glaciation, le monde méditerranéen dont elle est issue reste présent avec juste ce qu’il faut de nostalgie.

Celle qui se posa très tôt le question « De qui suis-je vraiment l’enfant ? » et qui bouscula es certitudes, avance toutefois avec une certaine assurance au sein d’un lieu qui comme les autres fera le propre temps de l’auteure et sa filiation
Demeurent les éclats des liens qui forcent un parcours et le passage de l’écriture d’une auteure  qui connut une enfance tout sauf tranquille. Elle trouve dans le présent, sinon une transe, au moins un tressage empreint de modestie que le texte fait partager en ouvrant une nouvelle demeure pour la laisser traverser par des paroles diverses et lui insuffler  toujours plus de vie.

Ce livre reste donc le fruit d’une recherche obstinée de quelque chose de naturel chez celle qui, jusque là, ne sait écrire et vivre que de manière dispersée.
Existent ici gravité et légèreté. Et une profondeur tout le temps.

Est-ce encore dû à l’histoire de sa famille secrètement déchirée ou encore à l’histoire de sa ville natale, Marseille ? Sans doute. Mais la dispersion reste malgré tout un rassemblement contre les divers éparpillements de l’Italo-Suisse d’origine qui demeure attachée à une ville.
Son écriture reste un moyen d’exister  en réchauffant et rangeant le disparate d’une histoire passée comme de celle qui se reconstruit.

jean-paul gavard-perret

Sylvie Durbec, Eté glacé,  Editions Lieux Dits, coll. Cahiers du Loup bleu, Strasbourg, 2022, 44 p.- 7,00 €.

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