Perrine Le Querrec, La fête
Saler la tête, la queue et le cul de la littérature
Perrine Le Querec renoue sans cesse avec une pensée libre et tout ce qui peut l’entraver pour remettre à leur place certains intellectuels et poursuivre son propre » triple A ». Le tout pour faire la fête face au rôle tenu par « les grandes instances des grandes traditions des grandes exécutions leur vacuité leur contrôle l’empêchement ».
Elles s’effondrent par l’envergure d’une entreprise qui monte aux nues ce que les récureurs de chiottes littéraires ignorent en faisant luire ce qui ne le mérite pas. Mais c’est une lutte incessante : » sans cesse ils empêchent ils m’empêchent réduisent ils enfoncent ils serrent les courroies ils décident / comment aimer / qui aimer / où aimer / dans quelle position ». Plutôt que de pratiquer l’insulte, Perrine Le Querrec sale la tête, la queue et le cul de la littérature pour les faire hurler.
L’écrivaine tranche dans le lard de celles et ceux qui n’attifent que de hardes superfétatoires le langage. Elle n’exècre pas les démons et leurs donnent l’obscénité nécessaire. La maltraitance formelle la greffe à l’abdomen des maîtres de séant par forcément bienséants dans leur morale ou ce qui en tient lieu.
Se bandent dans cette fête sans ambages des puits de langues contre les terrils de l’ennui des discours « officiels ». Perrine Le Querrec devient celle qu’elle a toujours été : la fomenteuse des huiles de vidanges de l’art et de la littérature au sein de sa révolte. Du monde bien axé elle exhibe de manière intelligente la croupe osseuse et frugale. Et soudain, dans son croupion, fleurit ce qui se transforme en d’étranges lys et délices de ce qui était la vallée des élites.
jean-paul gavard-perret
Perrine Le Querrec, La Fête, Derrière la salle de bains, Rouen, 2019.
One thought on “Perrine Le Querrec, La fête”
Inspiration sans expiration, respiration et paf!