Patrick Boutin, Futur intérieur et autres rêveries sans queue ni tête
Pour Boutin, la nouvelle est un objet de langue à quatre dimensions : pour la page (c’est-à-dire pour l’œil), pour l’oreille (ce que nous entendons), pour la voix (ce que nous prononçons) et pour une vision « intérieure ».
Quant au futur intérieur, le concept en lui-même n’a pas encore émergé. Au regard des histoires de l’auteur, son utilisation croissante de ce terme dans le milieu littéraire permet la publication de fictions drolatiques sous forme de texte, image de réalité augmentée, intelligence artificielle ou sous toutes formes associées au rire.
C’est lui qui code une information réaliste qui passe comme l’élargissement de la vérité en mensonge au service d’un inconscient plus ou moins collectif. Divers types de grands mythes (de Plutarque à Maïté) traduisent la vision du monde grâce à une forme de la gaudriole qui répond néanmoins à des structures harmoniques.
A la limite, un tel livre de nouvelles devient du Claude Levi-Strauss. Mais l’homme reste le support de l’information comique (extension du sens contemporain de l’humain comme disque dur). Celui-ci est réduit en «bits» ironiques qui se font charge de mettre en lumière la voie à un large champ de la farce, inspirée de techniques et d’expérimentations historiques tout en en utilisant tous les supports modernes à sa disposition.
jean-paul gavard-perret
Patrick Boutin, Futur intérieur et autres rêveries sans queue ni tête, n’co éditions, 2025, 82 p. – 9,00 €.
