Os séants

Os séants

Os séants

Se perdre au cœur des mots peuplés d’ombres. Nos croyons qu’ils se transmettent d’une rive à l’autre du temps en croyant qu’il s’agit d’une seule voix sans fin. Mais les secrets qu’ils transportent ne se donnent pas aussi facilement. Leur déposition reste une longue absence car leur comment dire cache un comment ne pas dire.

Sur ce plan, Lacan en a appris beaucoup. Seuls leurs hasards et leurs détournements prennent la forme d’un destin en des échos plus ou moins lointain de ce qui n’a pas de noms. Les mots restent épars ou joints, moins transparentes qu’opaques et ne contiennent pas plus de sens qu’un souffle sans visage qui résonnerait pour lui-même sur un champ désert et ignoré des humains.

Ajouter un terme induit déjà sa disparition, il se trahit lui-même, couleuvre dans les pierres mais serpent tout de même. De mère. Aussi créent-ils après l’hiver les verdures du printemps. Ils sont enfants hors d’elle, hors de sa nuit de lumière sur la terre et dans le temps.

jean-paul gavard-perret

Oeuvre de Gabriele Munter

Laisser un commentaire