Nicolas Pesquès, Chères images

Nicolas Pesquès, Chères images

Intimité

Nous le savons depuis sa Face nord du Juliau : Nicolas Pesquès est un écrivain précieux qui fait de chaque projet une aventure et ce, même lorsqu’il quitte (du moins partiellement) le paysage pour pénétrer les peintures et écritures de Gilles Aillaud.

Toute la puissance poétique de l’auteur s’y retrouve en une approche circonstanciée du travail de l’artiste figuratif et animalier. Pas question pour lui d’offrir une banale hagiographie : il s’agit de pénétrer dans les arcanes de l’oeuvre et même ses repentirs.
Il montre autant les risques de faux-pas, les manquements mais aussi et bien sûr les réussite d’une telle approche qui joue entre « le souci descriptif et parfois dans l’emportement de l’impression » mais tout autant « dans l’être sans mémoire du tel quel ».

C’est ce qui fait la force de l’oeuvre et trouve forcément des échos chez l’auteur là où l’inextricable des sensations et de leurs souvenirs doivent trouver jusque dans la vision de la « nuit » la juste mesure entre le savoir qui est faire et le faire qui est l’oublier.
Entre les animaux et leurs injonctions tacites, entre la profondeur et la vitesse, tout est là et Pesquès montre comment « pour la main qui peint les dieux sont musiciens ». Ils le sont aussi pour celui qui, devenant essayiste, reste tout autant poète.

jean-paul gavard-perret

Nicolas Pesquès, Chères images, L’Atelier Contemporain, Strasbourg, 2023, 144 p. – 20,00 €.

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