Martin Baldysz, Cairns

Martin Baldysz, Cairns

« Une traque, une quête »
 
Les fondateurs des éditions Paulsen sont des amoureux de la montagne et leurs choix éditoriaux sont là pour l’illustrer. La publication du premier roman traduit en français du norvégien Martin Baldysz, Cairns, s’inscrit dans ce territoire fait de dangers, de mystères mais aussi empreint d’exaltation. 

La littérature romanesque norvégienne demeure assez peu connue en France, par-delà les trois Nobel de littérature, celui du controversé Knut Hamsun en 1920, puis celui de Sigrid Undset en 1928 et enfin celui de Jon Fosse en 2023. La Nature grandiose et la vie des hommes  en lutte avec elle, y tiennent une place essentielle. 
 
Le titre du roman de M. Baldysz, Cairns (paru dans son pays en 2022), à lui seul, nous accompagne sur les chemins de la Montagne. Les cairns sont des monticules de pierres élevés par les montagnards et qui leur servent de points de repère, de trajectoires pour ne pas se perdre. Nous sommes dans la Norvège des fjords sans doute au début du vingtième siècle. Les habitants de la région pêchent et élèvent chèvres, moutons. Ils mènent une vie très dure.
Le roman commence comme un policier :  le meurtre d’un chasseur a eu lieu dans la montagne, l’été précédent. La coupable, Kriste Nesse, doit être ramenée au village. Deux hommes partent sur ses traces : le nouveau pasteur, Sebastian Ribe et son guide, le Montagnard ou le Marginal, Reidar Skaren.
 
Le court récit est celui de cette ascension difficile dans le froid et le brouillard de l’automne, en direction des alpages et de leurs chalets. Parallèlement à ce parcours semé d’embûches, le texte intègre, en italiques, le récit des rêves visionnaires de Reidar, ses souvenirs d’enfance.
Le merveilleux, la mythologie nordique nourrit les esprits. Kristen Nesse ne serait-elle pas cette bergère maléfique qui séduit par son chant les hommes qui courent ainsi à leur perte ?  Huldra, créature féminine à queue de vache au chant envoûtant.
 
Les elfes et les trolls ne sont pas loin car dans cette contrée sauvage, lorsque tombe le brouillard, « son voile blanc éclipse le réel ». 
Seul Reidar redescendra dans la vallée.
 
marie du crest
 
Martin Baldysz, Cairns, traduit du norvégien par Marina Heide, éditions Paulsen, collection La Grande Ourse, 2025, 112 p. – 18,00 €.

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