Marine Gross, De la main à la chute
Il arrive que « Le geste tremble / La main meurt », si bien que le corps bascule et l’horizon se défait. Néanmoins, de l’autre côté de la chute, ça suit son cours. Tout peut se suspendre à un retour.
Il suffit de rester aux aguets pour rechercher la lumière que les nuages charrient en la cachant.
La poétesse ne reste donc pas face contre terre, ne se tait plus et sait réunir ce qui sépare. Elle crée des points de jonctions et pas seulement au lieu central où le corps est en croix.
Contre les petits désastres et les métaphores de l’informe, même lorsque du ciel ne « reste une flaque bleue » sur le sol, il convient par d’ultimes mais incessants efforts, d’ouvrir la main pour y loger encore un petit monde recroquevillé.
Et c’est ainsi que la poésie avance encore et en corps.
jean-paul gavard-perret
Marine Gross, De la main à la chute, Editions Le Citron Gare, Montigny Les Mets, février 2023, 92 p. – 10, 00 €.
