Les colles du regard

Les colles du regard

Teinture/peinture

Monde vu d’un oeil (mais le bon) sous les nimbus, leur palette graphique et la vitesse de leurs glissements. Y manque parfois le sublime du merveilleux qu’évoquait Baudelaire. Demeure un moutonnement fumeux. Bref, du Cézanne en plus éthéré mais sans les soulèvements de Pollock.

Fermer alors la paupière pour laisser fondre la graisse rosâtre des cieux. Car même si l’œil n’est pas la peinture, il fait ce qu’il peut – assigné à la vue pour ébranler la sensualité par la volupté des formes ou de l’informe, le second valant parfois mieux que le premier – tant les voilettes vomissent des fonds mieux qu’eux.

Exit les mouettes et les oiseaux : à nous veaux, vaches, couvées, cochons pour que s’asticote le monde dit beau – ce qui reste une gageure ou une hypothèse vague. Mais face au possible, chacun reste tout nu tel Eole à son pupitre d’orgue aux tubes labyrinthiques.

Être sans le moindre repentir enfant de la rature de monceaux de papier qui auraient dû être jetés.
Une main les retient comme des chaussures usagées, cuites au-dedans par la sueur des pieds, et qui sont conservées.

jean-paul gavard-perret

Collage Al Varlez

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