La valeur des arbres
(vie ou vue de chien)
Pour beaucoup, ce qui intéresse c’est de dire et de penser. Soulignons dans ces deux données leur hétérogénéité de matière. La seconde est théoriquement une réflexion profonde et fascinante. Mais elle se retrouve bien souvent révoquée. Beaucoup en effet ne bénéficient que d’un échantillon rapide ou une cacahuète. Les clients du logos en font le commerce, preuve que le cerveau est un fruit sec.
Produit de commerce extérieur, il reflète la diversité de notre inépuisable couche de bêtise. Quelle que soit son épaisseur, elle est l’inspiration de l’ascension sociale. Bloy remarqua qu’elle s’élève dans les cieux chaque fois qu’un homme coiffe ses cheveux comme s’il peignait la chapelle Sixtine. Enfilant ses glaouis dans un short, il sifflote, l’air entendu sachant différencier d’une règle de trois un pont ou d’une femme, son chien. Celui-ci défèque devant les yeux fascinés de celle qui se munit d’un plastique comme d’un bout de bas.
Elle le dédaigne, n’érotisant sa vie que par contemplation d’étrons canins sauf à qui est myope comme une taupe, voyant mal mais flairant bien. Ces instants oubliés dans l’ombre n’atteignent ni ne valent pas un mot dans la presse locale qu’un cerf cueille. Il dit sec ses besoins.
jean-paul gavard-perret
Photo : Saul Leiter