Jean-Pierre Otte, La moindre mesure du monde

Jean-Pierre Otte, La moindre mesure du monde

A l’école du regard ou une journée particulière

Dans un mouvement moins de fuite que de déplacement, Jean-Pierre Otte s’offre un voyage en train vers la mer. Des figures naviguent avec lui (et la sienne en selfie par la vitre du compartiment) , elles s’étendent et le retiennent. Il faut accepter leurs évidences particulières. Sous leur mouvement résident un transfert et un ruissellement.

Il s’effectue ici en quatre mouvements qui se referment sur eux-mêmes en une journée particulière parce qu’elle n’a rien de très remarquable. Mais elle offre que  » l’effacement de soi »  afin que l’ailleurs et l’autre deviennent sensibles. C’est une question de regard qui soudain se laisse aller sans se refuser aux éruptions de l’affect  premier même quand la côte cultive une certaine froideur.
En cette journée d’exil, le moi est donc moins en partance que susceptible de rassembler ses pensées. C’est le regard qui les ébauche et leur formulation,  en se révélant, soulevènt les pas du promeneur solitaire.

Et c’est aussi comme allant quelque part qu’il se désoriente car il n’est plus obligé de se suivre. La vie est là sur les quais, sur une digue. Le poète en monte les marches en n’ayant plus le souffle court. Face tournée à ce lieu, il est emporté dans sa grande songerie aux  accents de réel et de vérité.

jean-paul gavard-perret

Jean-Pierre Otte, La moindre mesure du monde, Editions L’Etoile des limites, Fourmagnac, septembre 2023, 54 p. – 8,00 € .

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