
Jacquie Barral, Depuis les premières saisons (exposition)
Le livre et ses images
Pour Jacquie Barral, son espace du dessin est à la mesure du monde. Ce fut une révélation. Elle-même poète a su l’adapter à tout. Parfois, elle revient à la page, à l’oscillation d’une main sur un bout de papier, à la dimension du carnet ou du livre. Elle passe dans des livres d’artistes et d’auteurs dans un échange des mots et des images. Chaque texte altier devient, précise-t-elle, « une voix parallèle à ma propre voix, c’est-à-dire à mon travail, une voix et me donne envie de créer. »
A travers des signes, elle dessine ou peint d’autres traces sur le papier pour retrouver, ajoute-t-elle, quelque chose « d’une murmuration d’oiseaux » où dessins et peintures sont aussi la poésie en une pensée grande ouverte, fulgurante dans un flottement de découverte.
Pour Jacquie Barral, le livre d’artiste est sans doute un objet où l’on tente à chaque fois de remonter aux sources. Bruno Roy, des éditions Fata Morgana, fut pour elle un inviteur majeur. Et Les Saisons de l’humilité, réalisé en 1999 à partir de textes de Friedrich Hölderlin et de Michel Butor, a été le premier livre d’artiste de Jacquie Barral.
Depuis ces premières saisons, elle a poursuivi cette expérience selon des expressions multiples : dessin, peinture, sculpture en papier, collage, photographie, sérigraphie, numérique, … Elle croisa son travail avec des textes d’écrivains contemporains : Michel Butor, René Pons, Valentine Oncins, Bernard Noël, Lionel Bourg, James Sacré, Philippe Jaccottet, etc. … Elle collabore parfois aussi avec des artistes, en écrivant alors des textes pour accompagner leurs créations.
Sa volonté est de toujours réinventer le livre et d’en varier les codes. Entre le livre bibliophilique et le livre d’artiste ou le livre-objet, voire le multiple, Jacquie Barral prend cet espace du livre comme un terrain d’expérience artistique à toujours explorer.
jean-paul gavard-perret
Jacquie Barral, Depuis les premières saisons, Archipel Butor, Lucinges, mars 2025.