Jacqueline Devreux, Gestation (exposition)
Les bijoux ravis – enfin presque…
Jacqueline Devreux, toujours aussi habile et délicieusement perverse, fait bâiller la photographie et la peinture comme une porte bat, poussée par inadvertance ou par jeu mais qui ne peut plus refermer de l’autre côté du seuil.
Sous cloche ou ailleurs surgissent papesses, poupées gonflables et l’artiste elle-même. L’iconoclaste cache les visages et les corps (mais en partie seulement) par substitution de divers masques. Pour saisir le vivant, il n’existe pas de meilleurs instruments. Les plus sophistiqués sont bien plus inappropriés que les « voiles » de la créatrice.
Elle les fait vibrer et le voyeur s’y perd…
L’espace des images est envahi d’épisodes clandestins. Jacqueline Devreux sert de guide, révèle et réveille traversant notre sommeil comme celui de l’art. Les deux trop souvent, étourdiment, dévalent leur pente. A l’inverse, ici les miroirs sont délicieusement obviés.
La nudité grince quelque peu. Mais avec humour et dans l’enchantement de l’immobile au dévers de ce que le voyeur attend – mais il est ravi de tels déplacements.
jean-paul gavard-perret
Jacqueline Devreux, Gestation, galerie Pierre Hallet, Bruxelles, de 12 mars au 2 mai 2020.