Hier aux griffes

Hier aux griffes

Presque un an sans nouvelle de lui pour qui je suis, je fus, j’étais, voire je serai -, ce soir-là le feu était en moi. Je ne voulais rien de particulier, juste de plus en plus amoureuse tout en marchant sur des œufs avec ma délicatesse. Bien calée sur l’oreiller moelleux dont certaines petites plumes échappaient des coutures, j’épousais les soubresauts de sa coque de noix et de ses deux fruits secs.

J’arrivai sans bruit tout en restant calme avant le démarrage de notre course poursuite dont les galops se multiplièrent. Parfois, je le pris de vitesse mais il signifia son mécontentement par de légers couinements. Mon amour montait en température tout en restant sensible et empathique. Mais ce fut très lourd à vivre et à supporter.

Il s’est envolé d’un coup, me plantant là avec ses « je t’aime » et ses « mon amour chérie ». Nous n’avons donc jamais passé une seule nuit ensemble. M’étant évaporé sans un mot, j’ai glissé à deux pieds dans l’omelette baveuse de la vie.

Photo : Anthony Seklaoui

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