Et vous vous savez ce qu’il en est de la littérature ?
L’époque aime, dit-on, les déballages denses, les expériences frontales, l’authenticité sans ornements et les confessions, le tout sans que la rhétorique ait quelque chose à y voir.
Cela est censé rendre la littérature intéressante par absence voulue de non style. Reste pout tout viatique un disparate. Mais il n’a rien à voir avec les fatrasies de Rabelais, Joyce, Gadda, Beckett.
Ecrire comme on parle oblige à un sacré travail. Il est bien plus important que celui des scribouillards d’opérette qui peignent leur mammouth avec une baratte. C’est pourquoi leur effet de vérité et de réel reste le vide d’une parlure approximative.
Le goût des grandes irrégularités du langage ne passe pas par de tels fricandeaux mais par la pression exercée sur la parole. Celle qui impose une différence inassimilable à l’ordre commun pour lequel il n’y a même pas de littérature.
jean-paul gavard-perret