Diana Kunst, Her (exposition)
Le corps s’ouvre et se referme
Her est la première rétrospective de l’artiste photographe et vidéaste espagnole Diana Kunst à Paris. Ouverte aux nouvelles technologies vidéo offertes par les appareils photos digitaux, elle va désormais vers l’image animée. Kunst travaille comme photographe et réalisatrice et partage son temps entre Madrid, Londres et New York. La galerie expose ses portraits de femmes qui – dans le sillage de « La Movida » – offre une nouvelle vision du genre et de la sexualité. Sont présentés des polaroïds intimes et de séries urbaines en noir et blanc et en couleur qui interrogent l’œil du spectateur.
Subtiles et provocatrices, impudiques sans pour autant révéler forcément l’intime, les œuvres de l’artiste créent une folie visuelle et des jubilations qui révèlent la puissance du féminin au-delà même de sa spécificité. Diana Kunst entraîne par ses photographies la pensée dans l’inconnu(e) entre le vide et l’évidence. L’immobilité saisie est la résultante de tous les dépôts de vagues successives. Elles créent une suspension, un point d’équilibre.
L’œuvre est donc l’aboutissement d’un lent travail d’approches et de révisions. Celui d’un œil et d’une main en mue perpétuelle et obsessionnelle. Il s’agit de dégager des constantes, de laisser des traces visibles et invisibles.
Le corps s’ouvre et se referme. D’autres paupières se soulèvent dans la mémoire. La femme s’expose comme énigme. Une pulsation reste ce qui sourd du plus profond mangé d’ombres. L’artiste les éclaire ou les brouille moins pour la sensation que l’émotion.
jean-paul gavard-perret
Diana Kunst, Her, Superette, Paris du 8 juin au 10 octobre 2017.