
Daisyr
Le désir n’a pas de langue, seulement des nuits muettes, des portes closes et des draps froissés où palpite l’éclair d’un monde refusé. Un amour naît de derrière des murailles ou de l’origine du monde. Il dicte la brûlure.
Celle-ci est brune (ou non), étrangère, elle rit comme une rivière qui refuse de suivre son lit contre l’ordre du père, contre la courbe du temps, contre la peur des lignages. L’amour se fait crime, l’adoration devient meurtre, voire un baiser de laid preux arraché à la mort. Bref, l’offrande consentie ou la prière d’une peau offerte au supplice.
L’amour porte un fouet, caresse, la douleur éclot en fleur d’érection. Là où le monde ne comprend plus, deux êtres goûtent la morsure du ciel lorsqu’une femme ouvre la piste.
jean-paul gavard-perret
Photo Cindy Sherman